1949

Henri Matisse, Via Crucis, 1949, parete di fondo, Chapelle du Rosaire, Vence, Francia.

Je vois ici comme une grande page couverte de traits qui ressemblent à l’écriture altérée, à peine lisible de ces lettres qu’on nous écrit à la hâte sous le coup d’une trop grande émotion et où nous voyons déjà, sans pouvoir encore les déchiffrer, les signes les plus clairs et les plus bouleversants de ce qu’on va nous dire. Quelle autre écriture conviendrait quand il s’agit de me parler de la Passion ? Il me suffit de ces signes violents : ils me disent déjà l’essentiel. Qu’ai-je besoin ici d’autre chose ?

Si je lis, je vois qu’on n’a eu ni le temps ni le cœur d’entrer dans des détails ou de choisir ses mots : la terrible nouvelle est là, toute pure, sans ménagements et sans tard. Qu’attendrais- je d’autre de quelqu’un qui a revécu un tel drame et en a éprouvé dans son cœur la dureté et le désordre ? Je vois que le style ici n’a plus rien de commun avec ce que nous connaissions dans l’œuvre de Matisse. Nulle part ailleurs, je ne vois cette violence, cette absence totale du moindre souci de beauté : plus rien ici n’est disposé pour le plaisir des yeux. Voici même, brutalement, les chiffres numérotant les stations.  Père Marie-Alain Couturier, Vence, (AS, 11-12, juillet-août 1951)

Testo in italiano

 


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